Belle est la victoire

Dans son histoire du football, le Sénégal a longtemps joué le rôle du perdant magnifique.

Souvent doté d'une belle équipe, de beaux joueurs, de talents à tous les postes, ses campagnes annoncées victorieuses se sont transformées en rendez-vous manqués.

Asmara 68, Caire 86, Sénégal 92, Nigeria 2000, Mali 2002, Corée Japon 2002, Tunisie 2004, Égypte 2006, Guinée Équatoriale 2012, Gabon 2017, Russie 2018, Égypte 2019... furent autant d'épopées annoncées qui se sont terminées parfois par un sentiment de fierté mais le plus souvent dans de grandes désillusions.

Le peuple du football avait ainsi perdu tout espoir de gagner un jour.

Il n'y avait plus que dans les yeux des enfants que l'on pouvait lire de la passion.

Ces gamins des ruelles et terrains sablonneux de Dakar et des autres contrées du Sénégal qui tapaient dans un ballon et s'élançaient à la poursuite de leur rêve ultime : devenir footballeur professionnel et faire gagner leur pays.

Puis est arrivé 2022. Cette année où les dieux du football ont semblé s'être décidés à  indemniser le Sénégal du football pour toutes les mésaventures subies depuis 60 ans.


Car dans son histoire avec le ballon rond le pays de la teranga, pays des champions défaits, a beaucoup vu ses adversaires lui rappeler cette réalité : seule la victoire est belle.
En 2022 est enfin venu le tour des enfants du pays de Raoul Diagne, Louis Camara, Jules Bocandé, Oumar Gueye Sène, Roger Mendy, El Hadj Diouf, Khalilou Fadiga, Pape Bouba Diop; les Kalidou Koulibaly, Édouard Mendy, Sadio Mané... de le crier au monde, de l'écrire pour l'histoire, de le chanter sur tous les tons :

seule la victoire est belle.